Kurz : (Übersetzung) Interview Patrick Kron - Die Phase der restrukturierung ist im Endstadium , es wird sich auf die Gewinnung von Energie und den Transport konzentriert . ( Humorvoll sagte er : die Zeit des Ausverkaufs ist vorbei ) - Sculden 2003 5 Mill. € - 2005 Sept. 1,5 Mill. € - Noch diesen Monat habe ich die Gelegenheit mit der Delegation des Staatsministers nach Indien zu fahren . - Ich antworte nicht darauf ob für 2005-2006 eineDividende gezahlt wird . Wenn wir auf dem richtigen Weg sind und sich alles bessert dann werde ich das schon vorschlagen . - Ich hoffe daß Alstom so schnell wie Möglich in den CAC 40 kommt , Das ist kein Ziel von uns , sondern eine Konsequenz des Marktes . Mein Ziel ist es Alstom zu devlopieren und das drückt sich im Börsenwert aus . INTERVIEW P.KRON--La Tribune 13/02/2006++++++++++++++++ La Tribune - édition du 13/02/06
interview
"Alstom va avoir les moyens d'une politique ambitieuse"
Alors que les ultimes phases de son plan de restructuration sont en cours de finalisation, Alstom va organiser son développement autour de ses deux métiers fondamentaux, la génération d'énergie et les transports. Tout en multipliant les partenariats, notamment en Chine et en Inde, le groupe est prêt à des acquisitions lorsque l'opportunité se présentera. Patrick Kron est PDG d'Alstom.
Le chiffre d'affaires d'Alstom (cliquez pour agrandir)
Où en est Alstom aujourd'hui ?
- Le groupe sort de la période de crise qu'il a connue ces trois dernières années. Les cessions d'activité que nous nous étions engagés à faire auprès de la Commission européenne (représentant 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires) sont soit réalisées, soit proches de l'être. Les chaudières industrielles font l'objet d'un examen par les autorités de la concurrence et j'espère que le dossier sera finalisé prochainement. Récemment, nous avons annoncé un accord sur la cession de la branche Alstom Marine. Une fois ces opérations réalisées, notre périmètre d'activité sera clarifié autour de deux grands métiers : la génération d'énergie et le transport. Je dirai, de façon humoristique, que la période des soldes est terminée chez Alstom. D'un point de vue commercial, nous avons retrouvé un niveau d'activité normal. Sur le plan opérationnel, les restructurations sont derrière nous. À fin septembre 2005, la marge opérationnelle du groupe dépasse 5 % pour s'inscrire au-dessus de l'objectif fixé pour mars 2006 ; le résultat net et le cash-flow sont positifs. À l'horizon 2007-2008, notre objectif est de dégager une marge entre 6 % et 7 %.
Où en est la situation sur le plan financier ?
- Le bilan est désormais consolidé avec une dette très fortement réduite : de 5 milliards d'euros enmars 2003, elle est passée à 1,5 milliard en septembre 2005. Nous venons de refinancer mi-janvier des lignes de crédit pour en réduire le coût. Cette opération de refinancement a porté sur 400 millions. Nous avons obtenu trois fois cette somme en moins d'une heure avec une baisse considérable des intérêts. Nos fonds propres ont été renforcés grâce à des augmentations de capital répétées et grâce à des résultats positifs. Nous disposerons des marges de manoeuvre nécessaires pour mener notre stratégie de développement organique et une politique ambitieuse de croissance externe.
Vous allez injecter 350 millions d'euros dans Alstom Marine avant de la céder. Cela va-t-il peser sur vos performances 2006 ?
- Cet argent revient à la branche Marine. Toute nouvelle commande de bateau doit en effet être financée par une immobilisation de cash de notre part, parce que les clients paient au moment de la livraison. Comme sur les quatre dernières années, le carnet des Chantiers de l'Atlantique s'est dégonflé, nous avons généré du cash malgré des résultats négatifs. C'est ce cash que nous réallouons aux Chantiers de l'Atlantique au moment de la transaction.
Votre programme de réduction de coûts est-il complètement achevé ?
- Les restructurations industrielles sont largement derrière nous, mais nous avons encore des possibilités de progresser dans trois grands domaines : la gestion des projets, la standardisation des process industriels et les approvisionnements.
Quand pourra-t-on considérer qu'Alstom est totalement redressé ?
- Lorsque nous aurons confirmé les objectifs de l'exercice 2005-2006, en mars, nous aurons tourné une page. Et nous pourrons mobiliser nos énergies pour une nouvelle aventure tournée vers la croissance rentable. Le groupe affichera alors un chiffre d'affaires de 13 milliards d'euros, réparti à raison de 60 % dans la génération d'énergie et de 40 % dans le transport. Notre activité globale sera pour deux tiers dans les équipements neufs et les systèmes, et pour plus d'un tiers dans le service.
L'avenir d'Alstom passe-t-il par des acquisitions ?
- Lorsque des opportunités de développement passeront par une acquisition, nous le ferons. Mais je ne souhaite pas brûler les étapes.
Ne craignez-vous pas de devenir vous-même une proie potentielle si vous ne procédez pas rapidement à des acquisitions de taille importante ?
- Il vaut mieux faire envie que pitié. Certains ont longtemps considéré qu'Alstom allait dans le mur et beaucoup de banquiers d'affaires faisaient la tournée de nos concurrents pour leur suggérer de nous croquer. Les faits montrent qu'Alstom n'a besoin de personne pour s'en sortir.
La sortie de l'État (qui détient 21 % du groupe) prévue en 2008 ne sera-t-elle pas une échéance importante ?
- L'État s'est engagé à sortir avant juillet 2008. Il a été et reste un élément de stabilité dans le capital d'Alstom. Mon objectif sera, lorsqu'il décidera de céder sa participation, de trouver d'autres investisseurs ayant des objectifs de long terme.
Au sein des banquiers d'affaires, un nouveau scénario circule : celui d'un démantèlement du groupe nucléaire Areva qui céderait sa filiale Framatome de construction de réacteurs à Alstom. Qu'en dites-vous ? Un rapprochement est-il possible entre Alstom et Areva ?
- Ces dernières années, Areva a été évoqué pour reprendre Alstom et lui éviter la faillite. Areva n'est pas intervenu et Alstom, qui a mobilisé en son sein les moyens de s'en sortir, n'a pas sombré. À peine ce débat est-il clos qu'un autre semble s'ouvrir sur la cession de certaines activités d'Areva. Comme l'État, actionnaire d'Areva, n'a pas exprimé d'intention en ce sens, je ne fais pas de commentaire sur un sujet théorique.
Les milieux politiques s'émeuvent parfois de l'alliance entre Areva et l'allemand Siemens dans Framatome, au détriment d'Alstom. Ne craignez-vous pas que certains poussent à nouveau à un rapprochement Areva-Alstom au nom du patriotisme économique ?
- Je vous répondrai par un exemple. Le dernier contrat international passé pour la construction d'une tranche nucléaire concerne la centrale chinoise de Ling Ao II. Framatome a gagné la partie nucléaire et c'est Alstom qui a remporté l'îlot conventionnel avec son partenaire chinois.
Où en est l'appel d'offres d'EDF sur le futur réacteur nucléaire de troisième génération EPR qui doit être construit à Flamanville ?
- Nous avons soumis une offre et nous travaillons avec les équipes d'EDF sur sa clarification pour qu'une décision puisse être prise. Il est clair que, pour Alstom, intervenir sur l'EPR de Flamanville est d'une importance stratégique majeure.
Avez-vous été saisi par les Chinois de leur volonté de lancer un appel d'offres pour la duplication des centrales utilisant déjà la technologie française ?
- En Chine, un appel d'offres est en cours pour des réacteurs de troisième génération. Les autorités ont demandé aux fournisseurs de l'îlot conventionnel de leur faire des offres sur différents scénarios d'îlots nucléaires. C'est ce que nous avons fait. En parallèle, nous travaillons sur des projets utilisant la technologie de deuxième génération du type de celle de Ling Ao II. Mon sentiment est que nous devrions avoir des opportunités dans ces deux domaines.
Avez-vous des projets en Inde ?
- Nous sommes présents en Inde depuis une soixantaine d'années. Nous y sommes actifs, notamment dans les domaines du charbon et de l'hydraulique. Nous avons en particulier remporté fin 2005 un important contrat pour la partie hydroélectrique du barrage de Subansuri, le plus grand jamais construit dans le pays. Nous avons également noué des partenariats avec le producteur national indien BHEL dans les chaudières au charbon. J'aurai l'occasion de me rendre prochainement en Inde dans la délégation qui accompagne le président de la République.
Quelles sont les actions engagées pour améliorer la rentabilité de votre division énergie ?
- Notre activité de service a une marge satisfaisante et de bonnes opportunités de développement. Nous travaillons à l'amélioration de la marge de l'activité de construction d'équipements neufs, aujourd'hui insuffisante. Cela passe par le développement de nos ventes, par des actions sur les coûts et par la bonne maîtrise de l'exécution des projets. Des opportunités de croissance fortes existent dans la protection de l'environnement, pour ne citer qu'un exemple.
Allez-vous accélérer les opérations de partenariat ?
- Sur les dix-huit derniers mois, nous avons démarré un joint-venture en Chine avec un partenaire local sur des turbines à vapeur de 600 mégawatts. Nous avons également lancé un partenariat en Russie et en Inde dans le domaine des chaudières à charbon. Dans les transports ferroviaires, nous avons annoncé un accord avec le constructeur italien Ansaldo.
Dans les transports, quelles sont vos ambitions dans la grande et très grande vitesse ?
- Avec notre partenaire Ansaldo, nous allons promouvoir les trains à un niveau et notamment travailler à la nouvelle génération dite "AGV". Un projet sur lequel nous devrons en temps et en heure nous partager les tâches pour répondre au mieux aux besoins des pays intéressés. Je rappelle que nous sommes de très loin les premiers en parts de marché sur la grande et la très grande vitesse et que nous avons l'intention de conserver cette avance.
La compétition s'annonce pourtant féroce, tout particulièrement en Chine...
- En Chine, dans le domaine du transport, nous avons multiplié par dix le niveau de nos commandes depuis deux ou trois ans. Par ailleurs, les autorités viennent de lancer un appel d'offres sur un impor- tant programme d'infrastructures à très grande vitesse. Nous y répondons.
Ce marché des infrastructures représente une activité de plus en plus importante. Que pèse-t-elle au sein de votre activité transport ?
- La moitié de notre activité résulte de la construction de matériel roulant. L'autre est liée, au sens large, aux infrastructures et aux services. Nous sommes donc très intéressés par ces contrats d'infrastructures.
Côté trains, comptez-vous concentrer vos efforts sur l'AGV [nom de code pour Alstom ou automotrice grande vitesse, Ndlr] pour parvenir à le vendre aux Chinois ?
- Non, pas seulement. Actuellement, les appels d'offres concernent les trains roulant à 200 km/h. Nous y avons répondu et nous en avons gagné. Les Chinois ont une approche pragmatique. Ils ont démarré à 200 km/h. La demande porte désormais sur des trains pouvant aller jusqu'à 270 km/h. Nous sommes bien sûr intéressés. Et lorsqu'ils passeront à des trains avec une vitesse commerciale dépassant les 300 km/h, se posera alors la question de l'AGV.
À propos de l'AGV, on parle d'une commande de 80 à 100 rames par la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia. Avez-vous bon espoir qu'elle débouche en 2006 ?
- De nombreux pays en Europe, dont l'Italie avec Trenitalia, mais aussi l'Espagne, manifestent actuellement un grand intérêt pour les trains à grande vitesse. L'AGV répond à leurs besoins. J'espère que nous aurons l'occasion de transformer le prototype en un vrai train qui transportera des passagers le plus vite possible.
Allez-vous reprendre le versement de dividendes ?
- Je ne proposerai pas de reprendre dès à présent la distribution au titre de 2005-2006. En revanche, si le prochain exercice confirme la trajectoire positive dans laquelle nous sommes entrés, là je recommanderai au conseil et à l'assemblée de reprendre une politique de dividendes. Plus vite on y revient, mieux c'est.
Quand Alstom va-t-il de nouveau entrer dans le CAC 40 ?
- J'espère que le groupe rejoindra le plus vite possible le CAC 40, dont il est sorti en 2003. Mais le cours de Bourse comme la catégorie boursière à laquelle appartient une entreprise sont des conséquences, pas des objectifs. Pour moi, la question centrale est de développer Alstom. La réussite de cette stratégie se traduira dans sa valorisation et sa performance boursière. |